#43. Les vents contraires

Grâce à ELLE j’ai pu assister à la projection en avant-première du film « Les Vents Contraires » en présence du réalisateur et de Ramzy qui étonne dans ce rôle « sérieux ». C’était noir, poignant, glauque et quand la journaliste m’a demandé comment je me sentais en sortant, j’ai dit « retournée ». Je crois qu’il n’y a pas d’autre mot.

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#42. Parlez-vous fashion?

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Ci-joint la call-sheet pour le shoot de demain. Je t’ai forwardé les books de Cassie et Hannah. Katie adore Hanna, elle trouve que Cassie fait trop girl next door et pas assez Rive Gauche. Je reviens vers toi avec d’autres proposals.
L’approval est toujours en standby, j’attends ton feedback sur l’exe de la mode.
C’est confusant cette histoire de sac, vous avez checké le show room de la presse? Marie est off aujourd’hui. Okay, je reviens vers toi ASAP.
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#41. Annonce officielle.

J’adore les fringues. Vraiment. Je suis le genre de tarée capable de faire le pied de grue à 8h moins 10 devant le H&M des Champs le 1er jour des soldes pour assister à l’ouverture de la grille, de passer un samedi après midi entier dans des boutiques surchauffées pleines de greluches hystériques, d’attendre mon tour aux cabines d’essayage. Je connais les collections par coeur.
Mais depuis qu’on m’envoie très (trop) régulièrement sur la surface – munie d’une liste approximative rédigée par une styliste excitée qui veut globalement tout – emprunter des produits précis pour les shootings, je déclare officiel mon ras-le-bol du shopping!
Soit c’est pour un mannequin, dans ce cas là encore ça va, on prend un 36/XS fille et M garçon. La chose se complique s’il y a des chaussures. Ou des ceintures. Ou des chapeaux (je m’étais jamais posé la question des tailles de chapeau…). Et quand ce n’est pas pour un mannequin, là c’est juste prise de tête. Genre le chanteur gras du bide de l’autre jour : l’agence a eu l’amabilité de me fournir sa taille de vêtement mais : la taille de chemise n’étant pas la même – ça dépend du tour de cou – la pointure non plus, j’étais vraiment pas fière devant les vendeurs.

Au boulot, je passe donc des après-midi à faire… du shopping. Sauf que quand c’est gratuit et qu’il faut remplir des millions de fiches avec plein de références chiffrées – c’est beaucoup moins drôle. Et puis il ne faut pas négliger aussi le fait que des sacs de courses, ça pèse lourd. Très lourd. Et que je porte tout moi même avec mes petits bras musclés.

#40. « Conduire dans Paris, c’est une question de vocabulaire » [M. Audiard]

Ah, les Parisiens… On se demande si ils ont passé le même code de la route que nous.
Déjà, la priorité n’est pas à droite mais au plus fort (= plus gros/plus rapide/plus intimidant). Forcément, pour toi qui a passé ton permis de conduire à 8h du matin dans une morte banlieue de ta petite ville de province, ça change. 
Ensuite, il faut slalomer entre les deux-roues en furie qui doublent à gauche, à droite, devant, derrière (ça donne le tournis, c’est un miracle que je n’en ai pas striké un ou deux au passage d’ailleurs). 
Ne pas griller les feux rouges qui sont souvent positionnés à des endroits improbables (mais QUI a décidé de mettre un feu en début de rue?).
Les ronds points sont bizarres, aussi, et pas que l’Etoile… il faut s’y imposer à l’entrée et après faire attention aux entrants (et même aux autres). 
Autre conseil, ne pas suivre un taxi, jamais. C’est tentant (il connait la route) mais c’est pas une bonne idée ; parce qu’on se retrouve facilement sur une voie de bus (dangereux – vas t’extirper d’entre deux bus).
Il faut être patient aussi. Il faut accepter de tourner 45 min un samedi après-midi pour trouver une place devant le supermarché du coin (ah, il est loin mon Auchan MontGaillard et son parking à étages….) et se garer en rentrant de son plein de courses. Heureusement, c’est le weekend, on est pas pressé…
On profite des bouchons pour souffler – autant que faire se peut -, on jongle entre la 1ère et la seconde et on en profite pour se détendre. 
En restant zen face aux protestations furieuses des idiots qui n’ont visiblement pas compris que oui, nous aussi on est pressés et que non, jouer du klaxon n’allait pas faire avancer la foule plus vite.


(Visuel Pénélope)

#39. La fin d’un mythe

Les mannequins qu’on voit sur les photos (ou qui défilent) sont canonnisimmes, et ce sont naturellement de très belles filles, grandes et fines, photogéniques, à la peau parfaite , au regard pétillant et à la moue travaillée. Et ce sont toutes les mêmes, globalement. Elles viennent toutes de Russie, Pologne, République Tchèque ou autres pays de l’Est.

Et bien celles que j’ai vues (bon, je shoote pas Chanel Haute Couture non plus hein) sont quand même loin d’être des extraterrestres. Elles peuvent revenir de vacances avec des kilos en trop (oui ok c’est relatif – mais c’est quand même embêtant), en moins (c’est embêtant aussi), la fesse molle et capitonée les guette si elles ne font pas assez de sport. Hé oui, mannequin, c’est un boulot.

Le secret? On ne les shoote pas au saut du lit. Deux étapes pour les rendre parfaites : la préparation et la retouche.
First : sur le terrain, ça prend envion 2 à 3 heures. La chevelure blonde épaisse et artistiquement décoiffée est le résultat de consciencieux crépages et laquages, et parfois même rajouts – à la base, elles ont plutôt mon genre de cheveux, blond, raide, fin et plat… Pour garder ce teint parfait, mat, lisse et reposé, une nana est tapie près du set, poudre libre et pinceau à la main, prête à surgir à la moindre brillance disgracieuse.

Ensuite à la retouche, on enlève les vergetures (si si, la Victoria’s Angel a des vergetures), on leur coupe les plis de peau du ventre (entre nous même la nana la plus fine du monde, si elle se penche sa peau fera un pli, mais non, faut pas montrer ça, c’est moche.), on leur gomme la cellulite, on leur éclaire le teint, on leur corrige la peau. Je sais pas si on leur rabote les cuisses, aussi… On verra à la prochaine exé.

(Et sinon non, je ne suis pas frustrée.)